Un soir au théâtre…
Courez voir Le cercle des poètes disparus : « Carpe diem ! » et savourez en chaque instant sans penser au lendemain et sans bouder votre plaisir ».
A voir seul ou en famille. Un spectacle très réussi.
Pourtant le pari était risqué : Comment adapter en français et pour le théâtre le film américain iconique de Tom Schulman ? Comment susciter 35 ans plus tard le même enthousiasme, la même émotion ?
Jugez-en sur place… et ne ratez surtout pas les vingt minutes du prologue rock’n roll et inter-actif…
Dès cet instant le pari est tenu et gagné.
La salle chauffe. Abolies les différences générationnelles, chaque adulte a retrouvé ses 17 ans et vibre à l’unisson avec ceux qui les ont encore.
Une mise en scène rapide et musclée de Olivier Soliveres, un tableau noir qui disparaît en effaçant les murs, nous projetant à la belle étoile, un mobilier bousculé par une troupe attachante de jeunes comédiens bondissants et talentueux … Une vibrante comédie, une petite musique de nuit orchestrée avec humour et sensibilité par Stéphane Freiss, professeur iconoclaste et élégant.
Une adaptation théâtrale française fluide et percutante de Gérald Sibleyras.
Un spectacle qui cible l’essentiel : Comment aider les futurs jeunes adultes à se construire durant leurs dernières années d’insouciance ?
Comment éveiller leur conscience pour les aider à trouver leur propre chemin entre rêves d’absolu et formatage social ?
Comment affuter leur responsabilité et les aider à affronter l’avenir, entre rires et angoisses, exaltations et révoltes, sans leur refuser liberté et joie de vivre ?
Peut-être, à l’instar de la pièce, en instaurant avec eux un dialogue sans à priori et sans complaisance, subtil générateur d’équilibre entre confiance en soi et respect de l’autre.
Mais avant tout, à bas les sermons et vive la joyeuse revendication du plaisir.
Les spectateurs reçoivent le message 5 sur 5, se réconcilient avec eux-mêmes et trouvent le terrain d’entente avec les leurs dans ce réjouissant Carpe diem qui bouscule les émotions plus qu’il n’y paraît … Les yeux brillants ou humides, ils sont debout pour applaudir.
Une chronique d’Aniba
Le Théâtre Libre – 4 boulevard de Strasbourg – 75010 Paris
Durée : 120 minutes soit 02h00
Du mercredi 11 septembre 2024 au dimanche 29 décembre 2024